Par la traînée humide
Où voguent les bateaux
Péniches et gondoles
La mélodie habituelle
Des touristes qui se font prendre
Des travailleurs qui prennent
Et de l'eau qui ruisselle
Mon cœur soumis
A la ville qui ma l'a pris
S'en va visiter
L'abîme des festivités
Il court, il plonge,
Persuadé que son amour fera office de bouée
Il saute, il danse,
Sur les pavés chauffés de l'été
Sans m'attendre,
Il continue de s'élancer
Sur les places dorées
Et les cafés bondés
Au crépuscule,
Quand l'or fait place aux diamants
Quand la ville aquatique s'endort
Et que les fleurs plastifiées jonchent le sol
Je chantonne
Que c'est triste Venise quand nos amours sont mortes
Je chantonne
Que c'est triste Venise quand on ne s'aime plus
La joie d'être triste
Dans la mélancolie Italienne
Les clowns tristes
Sont des meurtriers heureux
J'aimerais aimer cette ville
J'aimerais trouver
Charmantes les gondoles
Et amusant le carnaval
Mais Venise, plus que Paris
Est faite pour les amants
Mais Venise, plus que Paris
Est faite pour être aimée
Ville de papier
Aux sentiments guimauves
Ville arlequin
Parfum à l'eau de rose
Contrée de l'amour
Je te déteste
Avec tes niaiseries
Et tous tes faux semblants
Tes rues senteur caramel
Qui empestent les baisers volés
Les rires aigus
De toutes tes femmes éperdues
Tu les fais voguer
Puis leur montre les costumes colorés
Les fait manger
Tes mets trop sucrés
Tu les as embobinés
Avec tes belles rues
Tout comme moi tu m'as eu
Mais c'est terminé,
Oh Venise, si tu savais comme je te hais.